L'internationalisme : un guide d'action ou un prétexte à la passivité ?

Article écrit en contribution à la Semaine d'action contre la guerre organisée à Prague, du 20 au 26 mai. Neuf points pour une discussion plus approfondie adressés par le bulletin anarchiste de Kharkov, depuis une géographie très, très orientale du pays, que jusqu'en 2022 beaucoup n’auraient même pas trouvé sur une carte.

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Une affiche française représentant des hirondelles avec comme légende "Elles migrent, elles squattent, elles annoncent le printemps" fait écho au proverbe afghan selon lequel tuer toutes les hirondelles n'empêchera pas l'arrivée du printemps. Dans nos vécus, ces mots prennent une signification toute particulière : la fuite des serfs hâte l'effondrement de l’Etat du servage alors que des centaines de milliers de punisseurs, fonctionnaires et députés devront aller se défendre eux-même.

 

1. Tout d'abord, ces thèses ne traiteront que de la guerre en Ukraine. Ne voyez aucun égoïsme régional là-dedans. Avant que Kharkov ne soit proche du front, il y avait de nombreux étudiants du Moyen Orient, d'Afghanistan et d'Afrique ; à présent nous n'avons plus d'opportunité d'apprendre ce qui se passe là-bas à travers une correspondance personnelle. Ainsi, nous nous limiteront à ce qui est visible depuis notre clocher uniquement.

 

2. La situation de ces derniers mois en Ukraine confirme pleinement les réflexions de notre entretien en anglais du 24 février 2024 et de l’article de notre revue du 31 mars. L'Ukraine, jusqu'à présent camp de concentration, devient camp d'extermination. Hier, la loi de mobilisation totale numéro 10449, adoptée le 11 avril, est entrée en application, contrairement à toutes les prévisions selon lesquels les députés auraient eu peur d’en venir jusque là. Désormais, à chaque contrôle réglementaire dans la rue et en comparant au registre électronique des personnes éligibles pour le service militaire, la police aura l'autorisation d'arrêter tout homme et de l'emmener de force au bureau d'enrôlement ("centre territorial pour le recrutement" - CTR - de son nom officiel) si ses informations d'identification ne sont pas dans le système après une période de soumission de 60 jours. Si vous n'avez pas votre « ticket militaire » (une carte d'identification spéciale) sur vous, vous serez aussi sujet à une détention afin d’établir vos données. La veille de l’adoption de cette loi, l’autorité suprême a ratifié une autre loi (la numéro 10379) augmentant les amendes d'absentéisme pour les « esquiveurs » ([NdT : en Russie et en Ukraine les esquiveurs désignent ceux qui se dérobent à leurs obligations miliaires] En cas de refus de comparaître lors d'une convocation militaire ou de mettre à jour ses informations d'identification, une amende de 17 à 25 500 hryvnia sera infligée avec la perspective de bloquer les comptes bancaires en cas de non-paiement de l’amende (le salaire minimum en Ukraine est de 8 000 hryvnia, soit 184 euros mensuels). Les estimations du nombre de citoyens qu'il est prévu d'enrôler dans l'armée varient entre 150 000 et 500 000 ; dans le second cas, cela signifiera la mobilisation d'un homme sur dix de la classe d’âge mobilisable. En d'autres termes, la totalité de la mobilisation n'est limitée que par les capacités financières du budget.

 Au cours des deux derniers mois, la rédaction de notre média a préparé des analyses détaillées de la loi des bouchers et de la réaction populaire à celle-ci, ainsi que de la façon dont son adoption a affecté les moyens de quitter l'Ukraine. Nous avons ensuite parlé d'un projet d'entraide gratuite des Ukrainiens pour organiser des passages clandestins des frontières et de la recrue russe Yuri Galushko, originaire de notre ville, qui a tué six commandants d'artillerie [russes] au nom de sa mère traumatisée lors du bombardement russe de Kharkov, puis qui s'est enfui avec son fusil. À l'occasion de la Journée internationale des objecteurs de conscience, le 15 mai, nous avons écrit sur l'augmentation printanière des désertions des troupes d'occupation russes et avons discuté avec un déserteur issu des gardes-frontières ukrainiens.

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Au cours de ces quelques mois, le déclin de l'armée ukrainienne a commencé à être discuté au plus haut niveau. D'après les paroles de l'un des avocats les plus célèbres du pays, Rostislav Kravets, pendant la guerre, plus de 100 000 membres du personnel militaire ont quitté leurs unités sans autorisation ; le parlementaire du parti au pouvoir, Yuri Kamelchuk, a déclaré qu'environ 15 000 militaires avaient reçu des sanctions disciplinaires pour violation des ordres ou désertion. Très souvent, ceux qui se sont échappés des unités ne sont en aucun cas punis, sinon il n'y aura plus du tout personne pour se battre. La démoralisation au sein des forces armées ukrainiennes est facilitée par le manque de compréhension des perspectives de guerre, l'attitude envers les soldats perçus comme de la chair à canon et le fait que le parlement n'a pas tenu sa promesse de fixer une période de démobilisation lors de l'adoption du projet de loi 10449. Le manque de personnel dans l'armée est encore plus accentué que celle des armes et des munitions. Au sein des corps répressifs, on a peur d'être envoyé au front et on ferme les yeux sur toute violence du CTR contre les civils, histoire de ne pas devoir soi-même aller se battre.

 

3. Les appels à s'unir contre les sadiques en uniforme, qui s’imaginent qu'ils ont le droit de décider qui vit et qui meurt, sont aussi omniprésents parmi les masses que la volonté de s'organiser ensemble et de changer la vie est faible. Un nombre grandissant  De plus en plus de ceux qui n'ont rien à défendre tentent de quitter l'Ukraine sans vouloir choisir entre la vie sous le joug du Kremlin et la mort pour les portefeuilles des crevures bien au chaud. Le 17 mai, un triste pallier a été atteint : 30 hommes étaient déjà officiellement morts en tentant de traverser la rivière Tisza, frontière avec les pays de l'Union Européenne. Ceux qui ne fuient pas sont contraints de survivre de fait en assignation à résidence (beaucoup le font depuis plus d'un an, mais cette pratique se généralise désormais). Les rumeurs sur la fin imminente de l'Ukraine comme Etat, surtout dans les régions proche de la ligne de front, ne contribuent pas non plus à une quelconque activité de protestation : de ce point de vue, il est futile de risquer des poursuites judiciaires si tout est bientôt terminé et qu'il faut songer à quoi faire dans la nouvelle réalité. "Il est préférable de mourir hypothétiquement sous l'occupation russe que de mourir surement maintenant pour l’occupation interne des mains de l'occupant ukrainien", telle est la logique de cette sombre apathie.

 

4. Néanmoins des exemples épisodiques de résistance sociale surviennent ont régulièerements. Le 6 avril, dans le district Desnyansky de Kiev, durant une conversation entre la patrouille du CTR et des passants, Timofey Molderf, né en 1972, s'est approché de l'un d'eux par derrière l'a frappé à la tête, après quoi il a pris un couteau dans son sac et a essayé de poignarder un autre des participants deà la descente.

 Le 20 avril, près du village de Tchornoguzy dans la région de Tchernivtsi [dans la région de Bucovine, à l’ouest du pays], deux civils ont renversé au sol un agent recruteur du CTRiste pendant un contrôle. Puis ils ont bloqué  Le son véhicule. L’agent a alors tiré un coup de pistolet dans le sol, mais il a été empêché de monter dans la voiture pendant un certain temps. Dans la soirée du 3 mai, dans la ville de Vinogradov en Transcarpatie [à l’ouest à la frontière avec la Slovaquie], une dizaine de personnes de nationalité rrom se sont rassemblées à l'entrée du CTR et ont tenté d'ouvrir de force le portail, pour protester contre la mobilisation de deux hommes de leur village. En réponse, le personnel a tiré en l'air. Le lendemain, une séquence vidéo a été publiée avec les excuses des femmes pour avoir participé à l'agression. Le soir du même 3 mai à Zaporojie [dans le sud du pays, proche de la ligne de front] : à l'appel de l'épouse d'Evgueni Butenko, arrêté ce jour-là par la police à son domicile parce qu'il était prétendument recherché, une foule d'habitants s'est également rendue au CTR. Ils ont crié "Laissez tout le monde sortir du sous-sol !" [en référence aux sous-sols de CTR où sont retenus les jeunes rafflés dans les rues pour aller se battre sur le front], "Vous devriez nous protéger, pas nous kidnapper !" La police a encerclé le bâtiment pour empêcher les gens d'entrer. Le rassemblement de trois heures a été retransmis par la chaîne YouTube des militants locaux du mouvement des "personnes vivantes". Dans la nuit du 12 mai, dans le même Zaporojie, quelqu'un (selon des rumeurs) a lancé deux cocktails Molotov dans le bâtiment du CTR du district de Chevtchenkovsky. Ils n'ont pas pris feu. Le 14 mai, la police a annoncé l'arrestation dans cette ville d'un groupe de 5 individus de "personnes vivantes" soupçonnées d'avoir diffusé de fausses informations sur la mobilisation : des militants avaient parlé de leur illégalité et avaient filmé des cas d'enlèvements. Au moins un des détenus a été sévèrement roué de coups. Hier, à Sinelnikovo, dans la région de Dnepropetrovsk [Dnipro], des CTRistes transportaient un agent de sécurité privé, Alexandre Sadovsky, né en 1975. Alors qu’il était sur le siège arrière de la voiture, pendant le transfert, il a sorti un couteau et l'a mis sous la gorge d'un des militaires. Un autre a commencé à prendre le couteau à Sadovsky mais il a reçu un coup de couteau à la main. Le même jour, dans le centre régional de Dnipro, des inconnus en noir ont attaqué un médecin militaire assis dans un minibus militaire [camouflage minivan veut dire que le minivan avait une peinture camouflage, donc un minivan militaire], l’insultant "pédé (sic) du CTR", l'aspergeant de gaz lacrymogène par la fenêtre ouverte, lui cassant la gueule et ses lunettes. Hier également après-midi, dans le village de Bolgan, dans la région de Vinnytsia [Podolie, ouest du pays], les gardes-frontières ont remarqué un homme qui tentait de traverser la frontière ukraino-moldave en dehors du poste de contrôle. Pendant l'arrestation, un homme de Kiev, né en 1990, a frappé l'un d'eux, puis a utilisé un ballon pulvérisateur et a tenté de prendre l'arme du militaire. L'un des gardes-frontières a tiré deux coups de semonce, puis lui a tiré une balle dans les jambes. Il a été hospitalisé. Et chaque jour combien de vidéos de passants aidant à résister ceux qui se font enlever dans les rues !

 

5. Les parallèles dans les cercles internationalistes entre le conflit russo-ukrainien et la Première Guerre mondiale, avec des appels aux travailleurs russes et ukrainiens pour qu'ils arrêtent la production militaire, ne tiennent pas compte du fait que l'Ukraine se bat sur la base économique de ses partenaires occidentaux. Tous les biens essentiels, depuis les munitions et le carburant jusqu’à la nourriture et les médicaments, sont fournis depuis l’étranger. Les bases ukrainiennes de production de drones et de réparation militaire ne jouent pas un rôle clé dans la guerre.

Le maillon faible est le système de transport. Les transporteurs ukrainiens effectuant les transports internationaux tirent la sonnette d’alarme car ils n’ont plus de chauffeurs : en effet, beaucoup de chauffeurs ukrainiens, une fois qu’ils ont quitté l'Ukraine, abandonnent leurs camions dans leur pays de destination et refusent de revenir. Les travailleurs de la logistique qui restent dans le pays démissionnent simplement ou ne veulent pas quitter leur domicile, disant « laissez le CTR et la police s’occuper des transports ». Hier après-midi, une centaine de camions ont partiellement bloqués l'autoroute Odessa-Kiev, l'une des plus fréquentées d'Ukraine. L'embouteillage à la sortie d'Odessa a atteint 5 km. Les grévistes de différentes régions ont affirmé que « le pays repose sur nous » et ont exigé que leur profession soit exemptée de mobilisation. Ils filtraient les voitures et les bus qui pouvaient passer à travers le blocus. Dans notre Kharkov, les entreprises de transport sont également sur le point de s'arrêter ; Le commerce {et donc l’approvisionnement] risque de s’effondrer à l’échelle nationale. C’était probablement la lutte de grève maximale possible pour la classe ouvrière dans les conditions actuelles. Malheureusement, cet exemple de survie a attiré beaucoup moins d'attention du public hier que le combat de Tyson Fury et d’Oleksandr Usyk pour le titre de champion du monde absolu de boxe, catégorie poids lourds. Cela en dit long sur l’environnement dans lequel notre média Assembleia doit fonctionner.

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 Dans le même temps, ce mois a également été marqué en Ukraine par le premier épisode public de lutte ordinaire sur le lieu de travail pendant la guerre. Le matin du 1er mai, à Droujkovka, une usine regroupant 200 travailleurs et fournissant du pain au nord de la région de Donetsk contrôlée par le gouvernement a mise à l’arrêt en raison d'une grève et d'un rassemblement. Les salariés ont cessé le travail pour exiger le payement de plusieurs mois d’arriérés de salaire. Toutefois, pour les raisons décrites ci-dessus [d’apathie générale], il est peu probable que de telles manifestations aient un impact critique sur les opérations militaires. Ceux qui vivent dans les châteaux ne se soucient pas de savoir si les esclaves meurent de faim.

 

6. Tandis que les camarades étrangers continuent d’ignorer nos appels à faire campagne auprès des réfugiés ukrainiens, le « pays libre » ne les quitte pas. Le régime agonisant cherche désespérément à récupérer les serfs fugitifs, que ce soit en refusant d’accorder des services consulaires aux hommes qui n’ont pas leurs papiers militaires en règle, ou en persuadant directement les autorités européennes de ne pas œuvrer à l’intégration des Ukrainiens. Ce mois-ci, dans le silence des internationalistes, les migrants ont commencé à défendre eux-mêmes leurs droits. Comme vous pouvez le lire, plutôt avec un programme libéral-démocrate qu’avec un programme de classe :

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4 mai : « Des Ukrainiens inquiets se sont rassemblés pour un rassemblement dans le centre-ville de Dublin. Le point tournant a été la nouvelle loi du gouvernement ukrainien interdisant aux hommes vivant à l'étranger de bénéficier de services de passeport dans les ambassades du monde entier. Le rassemblement visait à mettre en lumière la situation critique des droits de l'homme en Ukraine et à plaider pour une voie vers la résidence légale et la naturalisation pour les Ukrainiens en Irlande après l'expiration de leur protection temporaire en 2025. Actuellement, cette option n'est pas disponible, même pour les réfugiés ukrainiens qui ont travaillé en Irlande pendant trois ans. Rejoignez notre mouvement - divers événements seront organisés régulièrement." Comme nous l'ont dit les manifestants, un rassemblement similaire se prépare à Berlin

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"Aujourd'hui, à l'occasion de la journée internationale du refus du service militaire, un mémorial spontané des Héros de la Tisza a été érigé près de l'ambassade de l'Ukraine totalitaire à Dublin. Les héros ne meurent jamais !"

 Il convient de noter qu'ils ont envoyé une photo du piquet à un blogueur conservateur anti-Maidan de Kiev, qui a également fourni un soutien informationnel aux manifestations à Zaporojie. La prédiction que formulait Assembleia dans l’interview qu’il avait donné cet hiver que, compte tenu de la passivité du mouvement anarchiste international, le thème anti-guerre sera utilisé par les théoriciens du complot de droite peut être considérée comme confirmée. Et nous pensons que cela n’est pas seulement vrai en Ukraine.

 

7. Cela ne peut être changé qu'en s'adressant aux ambassades et consulats ukrainiens pour exiger la libération de ceux qui ne veulent pas se battre. Nous ne nous faisons aucune illusion sur le fait que le régime actuel– cet hybride ridicule de la Confédération américaine et de la Corée du Nord - prendra une telle mesure. Il est plutôt prêt à envoyer la majorité de la population du pays se faire hacher comme de la viande, juste pour gagner un peu plus de temps pour piller ce qui a été pas encore été volé. Même si l’Ukraine ouvre ses frontières, les États européens pourraient fermer les leurs pour empêcher l’entrée des réfugiés Ukrainiens. Par conséquent, si de telles actions sont médiatisées par les grands médias, elles montreront avant tout aux anti-guerre en Ukraine que notre communauté anarchiste est réellement à leurs côtés. Sans mesures pratiques concrètes, tout slogan sur « pas de guerre mais la guerre des classes » sera perçu comme une abstraction vide de sens pour tout ce qui est bon et contre tout ce qui est mauvais.

 

8. Bien que les partisans de la guerre reconnaissent tristement que les positions internationalistes se renforcent dans l’anarchisme étranger, celui-ci consacre toujours une attention disproportionnée à la dénonciation des social-chauvins et disproportionnellement peu à la discussion de ce qui se passe réellement sur le terrain. Pour notre collectif, même avant la guerre, il était évident que l’anarchisme était une question de « pas de frontières, pas de nations » au lieu de « les frontières et la nation passent en premier » ; prouver des choses aussi fondamentales au cours de la troisième année de la guerre est encore moins intéressant. Les organisations d’anciens anarchistes ukrainiens ont peut-être une influence significative dans les pays occidentaux, mais en Ukraine, il est peu probable qu’elles soient connues par plus de quelques centaines de personnes, et gaspiller de tels efforts pour les critiquer ressemble de notre point de vue à de la publicité gratuite. Comme le dit Elon Musk, ne soyons pas trop durs avec les PNJ (personnages non joueurs dans les jeux vidéos).

 

9. Et pourtant, tous les problèmes énumérés n’annulent pas la signification historique de la semaine d’action anti-guerre à venir à Prague. Toute l’histoire de l’Europe de 1918 à 1923 est une histoire de révolutions sociales qui ont échoué ou ont été perdues en raison du manque de préparation des révolutionnaires, ce qui a entraîné un carnage mondial encore plus grand. Cette histoire ne doit pas se répéter. Nous espérons que cet événement sera seulement le début d'une grande activité anti-guerre, avec une structure permanente établie par des camarades de différents pays. Pour notre part, nous sommes prêts à fournir toute l’assistance et le soutien possible dans cette affaire.

 

Nos lecteurs savent bien que nous essayons de ne pas citer de classiques pour éviter tout culte de la personnalité, mais cette affaire semble vraiment valoir la peine de se terminer par les mots de Bakounine tirés d'une lettre à Nechaev :

 

« …Cette passion n’est réelle et salutaire que lorsque les deux côtés, le positif et le négatif, y sont étroitement liés. La haine, le seul côté négatif, ne crée rien, ne crée même pas la puissance nécessaire à la destruction et ne détruit donc rien. Le côté positif à lui seul ne détruira rien puisque la création du nouveau est impossible sans la destruction de l’ancien, et ne créera rien, restant toujours un rêve doctrinaire ou une doctrine rêvée.

 

Rappelons-le dans nos travaux ultérieurs.

 

19/05/2024